lundi 20 juillet 2009

Tous les cris les S.O.S. Partent dans les airs Dans l'eau laissent une trace Dont les écumes font la beauté Pris dans leur vaisseau de verre

Les messages luttent
Mais les vagues les ramènent
En pierres d'étoile sur les rochers


Le requiem de Fauré, un thé aux épices et j'écris une lettre vers l'inconnu. Un petit ruban de satin noir pour la nouer, des grains de riz et du sable, c'est cette fois non dans les airs voguant au gré d'un ballon rouge, mais dans une bouteille jetée à la mer que mon message s'en ira, voguant au gré du vent et du hasard.

Les bouquinistes comme à Paris, mais au bord de la Tamise, et le vieux volume offert par une maman à sa fille pour Noël 1926 est un recueil de poèmes anglais - et je me demande qui est cette fille. Peut-être qu'elle se promène encore parfois le long de la Tamise, entre Jubilee Park et Tower Bridge, prenant place sur un vieux banc lorsque la fatigue la surprend. Peut-être connait-t-elle encore quelques-uns des poèmes du recueil. Le vent souffle fort et il fait froid, il fait triste, un peu.

Lorsque la mer souffre, elle est plus belle, et les nuages roulent sans pitié sur elle, l'étouffe et elle essaie de se libérer. Le vent claque dans les cheveux et arrache les écharpes blanches comme l'été, et sur la plage de galets mouillés, je sautille de joie en goûtant l'odeur du sel et le cri des mouettes, et plus tard je ne sens ni la pluie ni le froid.

Nous avons la tête dans les bagages, et chaque au revoir menace d'être définitif. La précarité des relations que l'on aimerait consolider avant de. Les jours galopent et il me reste trois petits déjeuners, et Sa. qui me souris, alors que Z. m'embrasse sur la joue.

samedi 18 juillet 2009

Drum, wenn Freundschaft, Liebe spricht Freundin, Liebchen, schlaf du nicht!

C'est soudain que l'idée nous est venue, et peut-être qu'après Barcelone il y aura Alicante, et qu'il faudra ajouter des matelas dans la chambre. Quand on me demande les points positifs, je pense aux amitiés qui passent les frontières, et à la spontanéité que l'on apprend. Les lettres ne parviennent plus à destination, perdue pour la Russie et vide à Montpellier, et les employés endormis derrière leurs guichets se contentent de ronchonner.

Il pleuvait fort et en courant sur les pavés mes ballerines dans l'eau éclaboussaient ma jupe. Dans le potager, les plants de pommes de terre ont grandi et fleurissent le temps qui a passé, G. ramasse quelques salades et je rentre dans la maison silencieuse en serrant ma bouteille de lait contre moi. Dans les habits humides, un chocolat chaud et le concert d'ouverture du Verbier Festival. J'écoute Brahms à longueur de journée, mais j'oublie toujours que je suis amoureuse - et Richard Strauss avec les cloches de vache et un orage de montagne aussi bref que brutal. Plus tard il y avait une douche et je dessinais les projets dans le carnet Moleskine. Et puis le ciel s'est dégagé pour le petit déjeuner avec M. Al. R. et Lo. à Hyde Park, et je coche un point de ma liste des 101 choses.

jeudi 16 juillet 2009

These few days feel like A hundred years

Il fait nuit à 21h, l'orage tambourine sur le toit de verre et nous improvisons des courgettes farcies. La cuisine ne ressemble à rien, mais je mets deux sucres dans mon thé et pense demain. Le matin en jouant avec Zig. avec la petite cuisinette en bois, Jo. m'a dit qu'ils me regretteraient, et je lui en ai voulu de me rappeler que je vivais mon dernier jeudi avec Zig. et Sa.
Lorsque le maison est vide, j'augmente le volume sur Tracy Chapman et je me fais un thé vert. Et j'essaie de visualiser.
Une table en bois fatigué, des taches de graisses, mon carnet et le silence. En écoutant Beethoven, je réfléchis à la prochaine sonate que je veux jouer. J'attends l'été en vivant une fin d'année à retardement.

lundi 13 juillet 2009

It’s a little secret, just the Robinson’s affair Most of all you’ve got to hide it from the kids

Un soleil métallique.
Un paquet de Camel blue.
Une minijupe.
Un café noir.
Kerouac.
On the Road
.

vendredi 10 juillet 2009

And I said high tide, mid afternoon People fly by, in the traffics boom Knowing, just where you are blowing Getting to where you should be going

Les nuits trop courtes collent à la peau des jours vaseux et la fatigue multiplie les marches de l'escalier. L'eau savonneuse brûle, les yeux aussi. Deux semaines, et le besoin de vacances. Et. La fatigue multiplie. Les marches. De l'escalier.
Entre les crises de larmes et le silence pesant, chacun fait son choix. J. a pris les larmes, et moi, la serpillière et le baquet d'eau savonneuse. Une fourmi sur l'escalier sans fin.

jeudi 2 juillet 2009

After wine and nectarines the fireflies in turn Move like syrup through the evening with the sweet reign

Dans la maison l'air fond sur le parquet en feu, l'ombre fuit le soleil, les chevilles sont gonflées et la nuque rêve de neige. Dans la maison il fait trop chaud, dans le métro pour aller à Hyde Park il fait trop chaud, sur l'asphalte grésillant qui mène à Ally Pally il fait trop chaud, alors on se couche dans l'herbe sous les rayons bienfaisants du tuyau d'arrosage, l'eau gelé comme des aiguilles sur la peau fatiguée, et les lèvres violettes avant de prendre un livre, The Rest Is Noise, le hamac et l'histoire de la musique raconte Strauss, Mahler et Doktor Faustus. Le thé glacé menthe-cassis et autant de glaçons, les dates fument lorsqu'on les sort du congélateur et le bébé crie chaleur. Les oiseaux ont la gorge sèche et tout est immobile dans l'attente de la fraîcheur du soir.

En ouvrant l'agenda, il reste trois dimanches, le piano est à bout de bras, le cœur n'en peut plus, et le lac, bleu. Et. La carte d'Europe étalée sur les genoux, mettre des croix où il faudra faire une halte pour revivre les amitiés. Troquer l'avion contre le train, penser aux livres sous le paysage défilant, et un nouveau pays. La lettre vient d'Australie, mais Beethoven.

Les oiseaux ont la gorge sèche comme des cigales. Un thé glacé menthe-cassis et un gâteau aux amandes. Et le basilic sur le rebord de la fenêtre.