lundi 28 mars 2011

Pâquerettes

Je regarde tes yeux et ton front ouvert sur les vieilles photographies. Quand tu avais 18 ans et que tu passais ton été au Danemark. Ce même été, j'avais l'âme trop grande que je n'arrivais pas à remplir de mes 17 ans et je laissais le soleil derrière les volets pour passer mon bac. 
La main qui tâte les parois lisses de la boîte aux lettres vide n'angoisse pas, je découvre une personne entre les mots à l'encre bleue et je crois qu'on s'aimera. Je crois qu'on est capable, qu'on s'est trouvé au bon moment.

samedi 26 mars 2011

Tais-toi.

Il y a ce garçon rencontré à l'anniversaire de T. et il y a internet qu'on voudrait tuer. Lorsqu'un mail reste sans réponse alors que fb prouve sa présence. Il y a ses mots tendres et ses métaphores dans lesquels je m'enferme, j'aimerais fermer à double tour, mais les doutes filtrent au travers malgré tout. Le temps qui passe est le temps gagné - sur la rupture. Parce que tu sais, j'imagine rien de sérieux, je rêve un peu, j'épluche tes lettres comme si je te déshabillais, mais je ne crois pas en toi. T'es un homme, rien que ça, rien de plus. Et moi je suis libre, libre que tu m'appelles ton conte préféré, ton océan français. D'ailleurs tu as vu, je ne t'ai pas donné de nom. Tu m'as écrit et je t'ai répondu, c'est tout. Pâques dans ton appartement, à des milliers de kilomètres, on fera l'amour, on claquera des portes. Si ça se trouve, on claquera avant. Si tu crois que je vais me plier en quatre pour un garçon que je ne connais même pas, tu te trompes: on refait pas deux fois les même erreurs.

vendredi 11 mars 2011

l'aléatoire

Dans la robe de dentelle grise et les ballerines rouges, pédaler à toute allure dans la nuit, pédaler sur le vieux vélo rouge avec des tomates et du lait de soja au guidon, et avoir peur d'un deuxième accident. Pédaler et monter les escaliers quatre à quatre, il fait froid il fait soif mais il faut. La cuisine à nettoyer, le repas à faire, les mouvements qui tremblent encore, ils grincent comme une ferraille usée, j'ai peur encore de l'accident. Il vient, j'ai peine à y croire, mais il vient, il est là, il était là. Ca faisait deux mois. La dernière fois ses baisers et ses caresses, aujourd'hui la gène.
Nous mangeons face à face, comme un vieux couple, nous menons une conversation fade comme la cendre mouillée d'une passion éteinte. J'aurais voulu l'embrasser, le bousculer, j'aurais voulu faire l'amour sur le tapis troué par les cigarettes, je vais me remettre à fumer je crois. Il est parti trop tôt, avec ses projets à la con, l'Islande, il ne sait même pas comment c'est loin. Mon seul regret sera de ne pas avoir couché avec lui. Coucher avec lui, le couvrir d'injures et de baisers. En vrac. Parce que finalement on n'a fait que ça, s'aimer et se haïr inlassablement.