lundi 26 juillet 2010

points de suspensions

il y a comme quelque chose qui étouffe, et la certitude que je ne suis pas faite pour cela, le travail à la caisse, répétitif, fatiguant, morne, les yaourts avalés à la hâte le matin, les tartines rapides pour midi, et le soir, exténuée, il ne reste plus qu'une heure avant le coucher, une fois les pâtes cuites et mangées.

Je n'arrive plus à écrire ici -ailleurs.

lundi 19 juillet 2010

Variations sérieuses

Mon été est trop bien rangé, je voudrais des virées, des escapades décidées au tout dernier moment, partir en sachant seulement plus ou moins la direction. Faire des feux de camp, dormir à la belle étoile, avoir le goût du sel sur la langue et les cheveux trop clairs sur la peau trop foncée.

Alors on s'accroche aux nouveaux visages croisés dans l'open space de la billetterie, dans les bureaux en-bas du village et à la sortie d'un concert. Il y a ces deux pianistes qui ont passé le concours de la Haute École de Musique de Lausanne avec moi, cette fille de Neuch*tel et une Viennoise qui travaille dans le secteur presse, il y a les filles pour un repas improvisé sur le balcon.

On fuit, très loin, très haut, là où il ne pousse que des pierres grises qui étincellent au soleil comme des lames de couteau, là où le cri âpre des aigles tourne en cercle dans le ciel bleu acier, là où la peau brûle, où l'air est fin et transparent comme un cheveu.

En redescendant, il y avait des bosquets de rhododendron sauvage à perte de vue, l'odeur épicée de l'herbe grillée, et des marmottes jouaient devant leur terrier.

Tout est calme dans l'appartement, le tictac de l'horloge comme les battements du coeur, comme la guillotine de ce qui ne sera jamais plus donné, ce qu'il faut boire jusqu'à la lie, s'enivrer de ces secondes qui gouttent et s'écrasent sur le bitume brûlant.

vendredi 9 juillet 2010

sorbet cassis

J'ai retrouvé Momo'n tous les jours, et le goût des étés, les matins sur la terrasse je rédige mes dossiers, et les après-midis au bord du lac, nager jusqu'aux bouées jaunes et revenir, rire de ce qu'elle trouve l'eau trop froide, et puis une nouvelle dimension dans cette relation qui remonte à plus de vingt ans, une attention qui parfois me surprend. Alors je me dis qu'il faudrait donner plus.

La vieille ville et ses ruelles ombragées aux petites boutiques, on avait retrouvé Tes. pour une glace à la Gelateria, c'est dans un petit passage, et souvent on ne retrouve plus l'entrée, mais pas aujourd'hui. Cornet de sorbets au fruits, fraise-cassis pour moi, comme toujours. Au quai Osterwald, une jeune femme se baigne, juste un string noir qui tranche avec sa peau blanche. Quand elle remonte, elle porte une robe en voile légère, on voit son corps en transparence, ses seins, elle roule ses cheveux en chignon épais, et je l'ai trouvé très belle, très vivante.

La valise n'est pas défaite, les vêtements ont séché au soleil et sont retournés dans mon armoire en toile brune, mon sac est bouclé déjà. Trois livres achetés chez Payot, Duras, Márai et Paasilinna, j'aurais voulu Proust, la suite, mais il n'y avait pas A l'ombre des jeunes filles en fleur, alors je ne les lirai pas encore cet été. Tous les livres de Kertész de la bibliothèque aussi. Il faudra penser à avancer dans les autres dossiers.

Ne pas avoir de ses nouvelles me pèse.