samedi 27 juin 2009

And I shall have some peace there, for peace comes dropping slow

La première gorgée de bière pétille - et la fumée des cigarettes sur les galets brûlants. Le sel sur les lèvres et le soleil dans le cou, le vent du large dans les mèches folles incite au voyage. Les fruits rouges dans un verre, un mauvais café, et le train à l'aube. le Sud. Les mouettes au dessus des toits crient la mer, le ciel bleu d'acier et nos corps jeunes encore.
L'anglais chante le slovène, le français et l'italien. La peau crie.
Je prépare une tasse de thé, et un vieux film noir et blanc avec un bol de céréales.

vendredi 26 juin 2009

He's got one hand on the steering wheel The other's playing in the wind And he turns up that song he used to love

En levant les yeux, le ciel est comme un dimanche solitaire. Les doigts cherchent la sensation rassurante des touches d'ivoire et ne rencontrent que du noir, un souffle de vent sème une longue lettre parmi les fleurs du jardin.
Les pages sentent les jours d'autrefois, le parfum de l'écriture polonaise, la nuit que l'on rejetait tôt, si tôt, pour s'éveiller doucement avec les chorals de Bach dans la pénombre d'une pièce froide encore. La joie de choisir un nouveau programme, écouter, déchiffrer et porter des partitions dans son coeur et sous les doigts pendant une année, nouvelle, inattendue.
Le compte à rebours à débuté, les portes vides, et j'attends.
Le vent de liberté me prend sur ses ailes fragiles, partir, sauter dans le premier métro et aller à la mer avec mes compagnons du monde, et un mail tout à l'heure pour confirmer l'Espagne.

mardi 23 juin 2009

Une étoile caresse le sein d'une négresse.

L'avenir suit les mouvements du ciel anglais, et je croise les doigts en trouvant une solution abracadabrante. Toutes ces fenêtres que l'on n'ouvrira jamais grand sur la fraicheur du matin, tous ces visages auxquels on ne fera jamais face à la table des petits déjeuners endormis. Des noms de rue qui ont une histoire, la nôtre, et les bancs dans les jardins publics, les fontaines et les lignes de tramway. Je porte la vie comme un voile en tulle vierge et oublie de poser les pieds sur le sol, mon passeport porte la carte du monde. Le grand verre d'eau et des graines de courge dans la salade, le soleil bruisse doucement entre les feuilles, Dvorák et la plume caresse le carnet. Et Rodin au Tate Modern, et Miró.

lundi 15 juin 2009

Your hand plays With Daises Birds sing and butterflies Lips like wine Mellowtime In paradise

Les barquettes de fraises moitié-prix de chez Tesco, des cerises, des bières, des couvertures étalées sur l'herbe de Regents Park, des visages que l'on reconnaîtra dans la rue, le soleil trop chaud, les discussions imagées dans les taches d'ombre, on reconnait les pays d'origines à l'accent, salade tomate-concombre-aneth comme en Bulgarie, et nous vivons à l'heure d'été ,faite de pelouses, de sorbets et de bras nus.

Camden une fin d'après-midi dominicale, les verres de bière le long du canal, les saules dans la lumière du soir, les échoppes, les tatouages, le circus coffee, on se souvient qu'on est jeune encore et je sautille d'impatience de revoir ma famille.

Le petit sourire qui me fait des bisous dans le cou, Ya. voulait savoir où j'étais et Z. avec son T-shirt rayé s'endort pendant le petit déjeuner.

Les dernières pages du roman et j'aurais voulu vivre avec eux encore un peu.

samedi 13 juin 2009

C'est un endroit qui ressemble à la Louisiane, À l'Italie Il y a du linge étendu sur la terrasse Et c'est joli

Aujourd'hui c'est un café crème et Clara Haskil au saut du lit, la porte ouverte donne sur le jardin et la mangue est à point. La liste d'ingrédients dans le carnet, un ouvrage sur l'histoire du Talmud dans le jardin et les plans pour la journée. Dans le parc il y a une fête, la fumée des grillades et des hommes en blancs et pelote basque gracieux et exotiques, les retraités en chapeau de paille et les enfants courent sur les pelouses. Aux étals les sachet sen papier craft se remplissent d'abricots, de cerises et de poires, il y a les fraises et les mûres, une framboise au bout de chaque doigt et un pain aux olives. En traversant Ally Pally il y a des Espagnols et le marché pèse lourd aux bras, la saveur d'un sorbet cassis et les couleurs acidulés de l'été, sa robe à pois et sa chemise de lin, traverser la rue en courant et rêver d'un cours d'eau.
Londres est dans les parcs, les squares, les jardins, le cerceau sur le trottoir et les bicyclettes autour des fontaines.
Londres est à l'heure d'été.
Londres est à l'heure des dimanches.
Trois lettres dans la boîte rouge et un verre de lait froid.

vendredi 12 juin 2009

Chocolate brown

Le comptoir et Prokofiev, tandis que la bouilloire chante sur le feu et le thé menthe-cassis qui refroidit. Un magazine de recettes du Sud, je recopie les ingrédients et, en regardant un avion passer dans le ciel bleu, je me souviens de l'été. Dans le petit carnet moleskine, il y a une liste de courses pour les gâteaux du weekend, et un déjeuner sur l'herbe à Regents Park, un sachet de papier brun dans lequel rient des cerises noires et les doigts tachés de jus.
Deux carrés de chocolat aux noisettes avec l'espresso de midi et cligner des yeux en lisant au soleil de juin. L'inspiration se lit dans une tasse de café vide et raconte des histoires vieilles comme le monde, deux lettres par retour de courrier et les questions, alors que j'ai trouvé du papier à lettre du siècle passé et que la réponse au milieu des pianos était négative.

jeudi 11 juin 2009

Le bruit des tasses

Le verre à espresso posé sur le bar de mahagoni, je suis la courbe de la porcelaine blanche du bout de l'index, pour faire apparaître les songes. Dans le livre il y a un crayon bien taillé et une carte de Paul Klee en guise de marque-page. Gav. s'émerveille à chaque fois que je reçois du courrier et me regarde, fasciné, tremper ma plume dans le pot d'encre noire et tracer des papillons qui s'envoleront vers des contrées lointaines.

Je pense à Vienne, je croise les doigts, et j'apprends les milles et une sorte de cafés servis dans les Kaffeehäuser de Klimt, Altenberg, Mahler et Freud. J'aimerais revoir la vieille dame du LSO discovery day.

La petite librairie, des ouvrages de musicologie, des poèmes et des cartes, je tire un livre poussiéreux et le feuillette, et, assise par terre devant le rayon, je me surprends à lire la préface, le premier chapitre.

Et l'enfance qui palpite quand la vie s'enfuit vite.

mercredi 10 juin 2009

Ma liberté / C'est toi qui m'as aidé / A larguer les amarres / Pour aller n'importe où / Pour aller jusqu'au bout / Des chemins de fortune

Les bras nus enserrent le bol de faïence blanc et se réchauffent dans l'odeur du porridge pomme-cannelle, en tailleur sur le canapé dans mon mon pyjama aux petites fleurs rouges ensommeillées. Les matins après les nuits trop courtes ont une saveur irréelle, comme s'ils n'étaient que le fruit d'une imagination qui porte la marque de l'oreiller, sans exister vraiment. la pluie sautille sur le toit de la véranda vaporeuse et je mets de la musique, doucement, des chorals de Bach, et j'oublie d'allumer la machine à café. Z. glisse sa petite main sous mon bras et me raconte gravement ce qu'il lui reste à faire jusqu'au spectacle. Gav sur sa bicyclette sous la pluie et la rue qui se remplit de cyclistes rappelle la grève du métro londonien. En nettoyant la cuisine, arroser le basilic et la coriandre sur le rebord de la fenêtre, et les crevasses sur les doigts.

Nous avions marché dans les ruelles grises pour nous réchauffer dans un café. Cris est belle, et Londres, sous la pluie qui transforme les pavés en miroirs, reflète son visage ouvert comme un sourire. La pomme dans la besace, et demander timidement le droit de jouer de temps en temps sur les piano du petit magasin de musique sur Albert Road.

Il y a cette tasse de thé et Brahms, et les prunes dans la corbeille. Mes cheveux sentent la mangue et j'oublie de manger, et lorsque j'ôte mes boucles d'oreille, elles ne sont pas identiques.

C'était ces cris, ces rires, la tendresse et la douce complicité autour de la petite table dans le jardin. Sur les chaises en bois, nous avons tendu le bras pour les fallafels et le houmous, et sur l'assiette, l'avocat mariait son manteau vert au poivron rouge. Se découvrir une passion commune pour la musique avec Mi. et parler à bâtons rompus sans vouloir plus s'arrêter, comme le ruisseau trop longtemps enfermé jailli de la roche. Les dattes du kibboutz et le verre de lait, tard le soir, en relisant la carte de A, et je regarde un opéra en attendant le sommeil.


samedi 6 juin 2009

I went out to the hazel wood, / Because a fire was in my head

Les livres s'empilent, dans la tête les projets se bousculent, et les jours courent, essoufflés, sans pause, le retard qui s'accumule, les essais à lire, les poèmes à mémoriser, les romans à découvrir, Hamlet à Covent Garden, et Picasso.
Il y a le blanc sur les murs de ma petite chambre sous les toits, et les draps de lilas qui murmurent après mon corps qui se tend pour regarder les arbres dorés dans la lumière du petit matin, la fenêtre qui reste grande ouverte et les oiseaux qui mêlent leurs voix avec les cris et rires de la famille réunie dans le grand lit rouge dans l'explosion de ce bonheur quotidien.

Les livres s'empilent, dans la tête les projets se bousculent, et les jours courent, essoufflés, sans pause, le retard qui s'accumule, les essais à lire, les poèmes à mémoriser, les romans à découvrir, Hamlet à Covent Garden, et Picasso.
Il y a sa main qui cherche la mienne dans les escaliers, la bonne heure de marche pour aller dans cette petite librairie et revenir, à travers le parc, les nouveaux visages qui surgissent d'une enveloppe, les adresses qui voyage dans le monde, en emportant des messages, leurs questions et leurs caprices.

Les livres s'empilent, dans la tête les projets se bousculent, et les jours courent, essoufflés, sans pause, le retard qui s'accumule, les essais à lire, les poèmes à mémoriser, les romans à découvrir, Hamlet à Covent Garden, et Picasso.
Hier soir, le bitume brillait dans la nuit et en rentrant, je ne voyais pas la pluie sur mes épaules, je ne touchais pas la route humide, je ne sentais pas les cahots du métro, les vers du petit recueil chantaient comme un souffle sur mes tempes brûlantes, et il faut quitter le cocon de l'obscurité humide et odorante.

Les livres s'empilent, dans la tête les projets se bousculent, et les jours courent, essoufflés, sans pause, le retard qui s'accumule, les essais à lire, les poèmes à mémoriser, les romans à découvrir, Hamlet à Covent Garden, et Picasso.
Il y a ce parc que l'on se promet de visiter plus souvent, le déjeuner sur l'herbe et le jardin de roses comme un tableau de Klimt, la vieille dame et son admiration pour Vienne et Sir Colin Davis, et l'étudiant taïwanais que le récital à rendu bouche bée, le sourire malicieux échangé avec un inconnu dans le métro, l'émerveillement enfantin devant les première salades du jardin, et les confidences, les concerts qui se chevauchent, shabbat en famille et parler de Guerre et Paix tard dans la nuit. Les cafés en traversant Trafalgar Square et cette pièce de théâtre le dimanche matin au lever du jour, dans le hamac. La confiance, la joie de se revoir, les rencontres, les cygnes à Hyde Park et les lampadaires.

Les livres s'empilent, dans la tête les projets se bousculent, et les jours courent, essoufflés, sans pause, le retard qui s'accumule, les essais à lire, les poèmes à mémoriser, les romans à découvrir, Hamlet à Covent Garden, et Picasso.