samedi 24 septembre 2011

She wants to get that kiss

Le disque d'Amarins dans le lecteur, il n'est pas encore minuit, l'appartement vide, les fleurs ramenées du mariage et une bouteille de prosecco, le dos contre le radiateur qui réchauffe pour la première fois cet automne qui sent l'été indien, la blouse noire et la cravate, les pieds qui brûlent. On aura mangé des mini brioches de foie gras de canard, pomme au calvados et cannelle, trouvé les femmes snob et botoxées, la mariée trop vieille et surtout on aura rit de cette corbeille de victuailles cheap de Hongrie totalement déplacée sur la table des cadeaux. On aura goûté avec les doigts les restes du gâteaux, on aura ronchonné, on aura couru partout en oubliant de penser à K. Même en achetant encore rapidement une part de pizza au marchand de kebab après avoir raté le train.
J'ai enchaîné le travail, la BU de jour, puis les leçons de piano le soir et la nuit, je danse avec des plateaux de verres rouges et blancs, en rentrant j'achète un escargot à la pomme qui sera posé sur l'assiette bleue sommeil du petit déjeuner quelques heures plus tard, et en traversant le joli pont du Danube, les oiseaux chantent déjà le jour. 
Et moi, j'imagine les petits déjeuners gourmands, les robes de soirée, le maquillage et les weekends à l'étranger. La vie de conte de fée que je pourrai m'acheter, les hommes aussi.

jeudi 15 septembre 2011

Septembre déjà, à deux semaines de la rentrée. Les jours à la bibliothèque sont apaisant, même si c'est à lui que je pense, lui qui est à Istanbul, lui qui s'active sur la toile, lui qui se tait pour moi. J'écrivais à T. en convalescence que je ne voulais pas qu'il me raconte les filles et pourtant son silence me pousse dans la folie. Je suis folle, je suis perdue, pendue à mes illusions qui tombent comme la cendre d'une cigarette allumée. Je suis cendre, je veux son goût dans mes poumons et sa caresse sur mes doigts. Je me sens proche de la fumée, je sais que je vais fumer. J'achèterai des L*cky Strike rouge, et je fumerai, vêtue de noir, belle et arrogante, je tatouerai mes clopes d'une trace de rouge à lèvre. Rouge sang, avec une goutte de Chanel entre les seins et trop de mascara sur les yeux. Je boirai des alcools forts à même la bouteille. Je porterai des pantalons et des gilets, je fumerai le cigare en buvant du Cognac, je ne saurai plus qui je suis. Je ne sais déjà plus qui je suis, je fais ma crise d'adolescence, mais ça ne fait rien, je vais bien, sauf ton silence. 
J'ai reçu une confirmation pour mon stage à l'opéra, j'attends la réponse du marchand de disques demain en retenant mon souffle. On m'a tout enlevé, mon sang, mon travail, mon estime. Je postule partout, j'annule, j'oublie, parfois je reçois une élève de piano, parfois je travaille 10 heures d'affilée sans pause dans un train, les sourires et les verres de rouge, la chambre froide pour calmer et le Whisky d'une traite à la fin du service, rentrer en traversant les hangars désert avec ce garçon qui m'exaspère et qui aurait pu coucher avec moi. S'il avait su. J'avais tellement envie de fumer. 
Je pars en vrille, mais leurs yeux ne voient que l'habitude. Un jour, on se demandera où je suis allée, et il faudra bien admettre que je suis morte. C'était une fille trop fragile, je n'ai plus supporté, je l'ai jetée un soir au bord de la route, en sortant d'un tabac, un paquet de L*cky Strike rouge dans la main.