mercredi 31 octobre 2012

les feuilles humides collent aux chaussures en cuir camel et la fièvre aux tempes, il y a ce garçon qui me regarde et que je ne vois pas parce qu'évidemment je pense encore à lui, notre histoire manquée, ses silences lointains et le trouble en retrouvant mon vélo rouge dans la rue lavée de soleil, en pédalant le long du canal. 
celui avec qui je partageais une bouteille d'eau gazeuse dans une chambre d'hôtel de cette petite ville de belgique. celui qui me serrait trop longtemps, quatre mois plus tard, dans son appartement du 3ème. celui qui a changé de capitale, sans au revoir. celui-là.

samedi 13 octobre 2012

la tension dans la nuque

Il y a eu l'été, un été incertain qui se noyait dans la préparation du concours et qu'on était surpris de retrouver, le soir, assis sur un banc du parc avec un livre et des respirations profondes. Les deux jours de concours si intenses et riches et enfin le résultat qui tombait, le nom figure dans la liste.
Depuis, la vie file si vite que mon dos s'est complètement raidi à forcer de vouloir lutter pour garder la tête hors de l'eau. Il n'y a plus d'avant ou d'après, juste l'instant présent, parce que tout le reste n'est qu'une abstraction insaisissable. N'existe que le jour même, avec l'unique pensée de tenir encore jusqu'au soir, les larmes d'épuisement et d'impuissance. Les larmes parce que c'est beau aussi, et si juste d'avoir choisi ce parcours. 
Il y a la ville traversée en tout sens d'un cours à l'autre, le calme bienfaisant des cours de chant, l'excitation du séminaire de didactique musicale, les fous-rires durant le cours de Feldenkrais, la douce préoccupation de mon professeur de piano lors du cours de musique de chambre et ses efforts pour me libérer de mon propre jugement sur moi-même. Et la patience du professeur de violoncelle. 
Je suis comme un Pinocchio détraqué que toutes ces mains réparent en douceur. Alors forcément, ça fait mal et c'est très beau.