jeudi 27 août 2009

Weissnähterinnen in den Regengüssen

-Kafka-

Im kalten Nebel frühmorgens, die Milchkaffeeschale umklammernd wie man die Uhrzeiger festhalten möchte. Die eingeschlafene Zeit im sterbenden Sommer, die erst mit der Mittagssonne aufwacht. Die nackten Füsse im nassen Gras und das schöne Bild auf dem Buchumschlag des Zauberbergs, eiserne Gartenstühle im traurigen Schneemantel.

mardi 25 août 2009

He's only thirty-one and he's only seventeen

Quand on referme un livre, c'est un claquement sec comme les portes d'un train qui part. Et l'histoire est là, sur le quai, elle agite son mouchoir blanc, ils sont tous venus, les personnages du récit, tous, les gentils comme les méchants, et l'écharpe autour du cou serre trop, on les a aimé, tous, les gentils comme les méchants, tellement aimé, sans jalousie ni rancune, comme il faudrait aimer pour de vrai.

Ils étaient trois et chantaient des comptines françaises et des modulations hébraïques, ils sont quatre et réclament des chants français et des cantiques, mais c'est un peu pareil, et souvent, je m'embrouille, parle de la peluche des uns aux autres et mélange les souvenirs. Grand-maman aussi, elle invente des choses. Mais ce n'est pas une mémoire défaillante tant qu'une volonté acharnée de se souvenir des moindres détails, pour faire comme si tout était encore. Vivre par la mémoire, le présent n'existe pas, il est un passé futur. Les livres de cuisine ouverts dans les pages sucrées, j'hésite, et ce sera la pensée de l'amande douce qui marie son parfum entêtant avec celui de l'orange qui se décidera pour l'Italie. Sur le rebord de la fenêtre de la cuisine, il n'y a plus de basilic, mais dans le jardin, il y a des fruits rouges. En cuisinant, j'écoute Donovan, et si ce n'était la maison sans âme, on dirait presque l'Angleterre. Le soir, il y a Chopin, des valses un peu tristes qui s'enfuient par la fenêtre ouverte et font l'amour avec les étoiles.

Un jour.

vendredi 7 août 2009

Rain bird sings a song so sad in blue Like a stranded insect Stuck in a bowl of glue He tries to fly But he will die If he ever leaves the zoo

Et puis les boîtes de thés s'empilent pour annoncer une escale. Je jette l'ancre, en surface, et la carte est vierge encore. Quelques jours plus tôt sur Millenium Bridge, hier le festival, et elle, il y a cinq minutes. J'ai rompu la théorie linéaire du temps, la bandelette frémit, s'agite et s'enroule dans tous les sens, il n'y a plus d'avant, plus d'après, il faut garder les yeux ouverts et respirer, on verra.

Les boîtes de thés de toutes les couleurs, plonger les doigts dans les grains de café pour secouer la torpeur des après-midi trop chaudes, les piles de livres et les partitions sont autant de marques retrouvées, les livres s'ouvrent et livrent le parfum de leurs pages lorsque la fatigue est trop grande pour lire leurs secrets. Je vais mal, je vais bien, parce que je ne supporte pas le bonheur tranquille. Il m'avait écrit qu'il me souhaitait une vie pleine de passion et de beauté, et il avait raison, c'était ce que j'ai toujours voulu. Seulement, la passion et la beauté, ça brûle, ça arrache, ça déchire, il faut les mériter, une purification par le feu et le sang. J'ai toujours voulu en avoir plein les yeux, tout ou rien. Sans compromis. Je veux en baver, que cela me demande des sacrifices sévères, que je me brise les os et que je morde la poussière pour accéder à mes idéaux.

J'ai voulu une vie comme dans un roman.