dimanche 16 janvier 2011

à la fenêtre le voilage, et sur ton visage.

A la fin du jour, lorsque les nuages viennent, la chambre devient immobile et mauve.

mardi 11 janvier 2011

tacet

La lumière du bureau plongeait la grande pièce dans une lumière rassurante, lui sur le tabouret du vieux piano et toi le plus loin possible, tassée dans le coin opposé du petit sofa délavé. Et elle dit que non, qu'il n'est pas l'homme de sa vie, elle l'a cru au début mais maintenant elle sait que non. Qu'elle voit mieux ses petits défauts et qu'elle sait qu'un jour ça ne lui sera plus égal. Que si vous décidiez d'avoir une relation, dans deux ans, elle en est sûre, elle ne pourra plus te supporter. Alors il l'attire contre lui, tu lui caresses les cheveux et il cachera sa tête dans ton ventre parce que ça l'apaise.
Plus tard, tu seras assise sur ses genoux, lui et elle se regarderont, le visage très proche, il se regarderont sans se regarder vraiment, trop près pour se voir. Il la serrera très fort lorsqu'elle lui dira que l'homme qu'elle aimera un jour plus tard, ce sera un homme sensible qui aimera la poésie comme elle l'aime, et toi, tu ne voulais jamais rien savoir de mes livres.
Les amants ratés se quittent avec un baiser, 
et leur silence.

samedi 1 janvier 2011

pour qu[e ...] la saison nouvelle fleurisse

C'est une très grande tristesse, comme une couverture douce et bleue dans laquelle on s'enveloppe, une de ces tristesses sereines avec des larmes molles et usées par l'habitude. Une sorte d'indifférence détachée, il m'est égal d'être dans l'une ou l'autre de ces villes. Ce n'est pas que j'ai de la joie à être à l'une ou à l'autre place, non. Ce serait plutôt que je n'aimerais être à aucun de ces deux endroits. J'aimerais être nulle part. – J'aimerais être à nulle part. 
Un fantôme résigné errant par le monde comme un Wotan désillusionné.