vendredi 11 mars 2011

l'aléatoire

Dans la robe de dentelle grise et les ballerines rouges, pédaler à toute allure dans la nuit, pédaler sur le vieux vélo rouge avec des tomates et du lait de soja au guidon, et avoir peur d'un deuxième accident. Pédaler et monter les escaliers quatre à quatre, il fait froid il fait soif mais il faut. La cuisine à nettoyer, le repas à faire, les mouvements qui tremblent encore, ils grincent comme une ferraille usée, j'ai peur encore de l'accident. Il vient, j'ai peine à y croire, mais il vient, il est là, il était là. Ca faisait deux mois. La dernière fois ses baisers et ses caresses, aujourd'hui la gène.
Nous mangeons face à face, comme un vieux couple, nous menons une conversation fade comme la cendre mouillée d'une passion éteinte. J'aurais voulu l'embrasser, le bousculer, j'aurais voulu faire l'amour sur le tapis troué par les cigarettes, je vais me remettre à fumer je crois. Il est parti trop tôt, avec ses projets à la con, l'Islande, il ne sait même pas comment c'est loin. Mon seul regret sera de ne pas avoir couché avec lui. Coucher avec lui, le couvrir d'injures et de baisers. En vrac. Parce que finalement on n'a fait que ça, s'aimer et se haïr inlassablement. 

2 commentaires:

  1. Mince. J'arrive ici pour la première fois, c'est la première fois n'est-ce pas. Je me vois dans tes liens après avoir lu ce texte juste... Juste. Et puis cett fin "Coucher avec lui, le couvrir d'injures et de baisers. En vrac. Parce que finalement on n'a fait que ça, s'aimer et se haïr inlassablement. ", j'aime beaucoup.
    J'aime beaucoup être plongée dans Duras comme ça.
    passionnée

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  2. Parfois je me demande jusqu'à quel point on peut devenir dépendant de nos lectures.

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