samedi 7 avril 2012

qu'ils vivent et qui vivra verra

on finit par grandir malgré les apparences 
à lâcher prise quand il faut deux fois 
elle a proposé de le revoir et deux fois 
il a décliné elle attendra la suite 
qui viendra ne viendra pas viendra de lui ne viendra pas 
d'elle en attendant elle 
vivra sa vie et tant pis si ce sera trop tard elle 
aura vécu vivra

samedi 31 mars 2012

quand la vie s'enfuit vite

elle ne fuit pas, c'est moi qui vais trop lentement; le printemps est partout, dans le parc en bas de la rue, dans les forsitsias en fleurs à l'arrêt où j'avais l'habitude de descendre, dans le joli parc du palais Liechtenstein que je traversais avant, un thermos de café à la main, sur les collines environnantes où j'aimais me promener. J'ai déposé les béquilles enfin.
Il y aura eu cet interrail à travers l'Allemagne, la France et la Belgique flamande, les tasses de Palais des thés et les loukoums libanais, les pieds nus dans le sable tiède de la Dune du Pyla, 23 heures de train sans pause, Antwerpen sur un coup de tête et cette soirée au Komeet qui se termine dans une chambre d'hôtel, à boire de l'eau minérale et à se regarder en chien de fayence. Depuis il se tait passionnément. Alors j'ai rencontré des jeunes physiciens, je suis retournée à l'opéra et je joue beaucoup de piano. Et peut-être que je tombe amoureuse. 

samedi 11 février 2012

la cage

j'avais cru que je pouvais aller encore plus haut dans mon bonheur. Bien sûr j'avais sursauté d'angoisse lorsque ma coloc' proposait que je trouve un nouveau coloc' à qui je puisse sous-louer la chambre. et puis j'avais trouvé un erasmus italien, on avait l'air de bien s'entendre, j'avais hâte qu'il emménage. Finalement, on en est là, même pas une semaine qu'il est là, je suis un oiseau en cage, la légèreté a disparu, une camisole de force et un sentiment de solitude oppressant.
Les moments qui m'apaisent, ce sont les soirs où aucune lumière ne brille à la fenêtre en rentrant, les soirs où ses chaussures ne sont pas derrière la porte. Ces soirs-là, je respire en croisant les doigts pour qu'il rentre le plus tard possible, quand je serai déjà couchée.
Je croise les doigts pour retrouver la situation dans laquelle je vivais depuis plus de 6 mois et que je ne savais pas avoir tant appréciée.

jeudi 5 janvier 2012

A l'aube d'un autre demain, Boulangers pâtissiers, marchands de fruits et légumes

Elle parlait de la médiocrité, j'ai eu un sursaut. Je me suis souvenue de nos longues discussions que j'avais avec P., c'était avec lui que j'avais commencé à en parler et à y penser. L'Atlantique nous sépare désormais, il a englouti nos longues discussions et j'ai oublié la médiocrité.
C'est vrai, moi aussi j'ai peur d'elle, peur qu'elle–
Je ne veux pas la médiocrité, je veux l'intégrité, être un avec les dons que j'ai reçu, qui ne m'appartiennent pas parce que non, je ne crois pas que j'aie le droit d'en faire ce que je veux. Il y a un monde, il y a des hommes, il y a des idéaux et de valeurs. C'est pour eux que les dons sont là. Moi je suis juste l'artisan qui a reçu cette perle précieuse et qui est chargé d'en faire le plus beau collier.
Etre médiocre, c'est faire acte de trahison, c'est cracher sur cette perle.

Que 2012 soit intègre.

samedi 31 décembre 2011

voilà.

En 2011 j'ai eu ma deuxième élève de piano qui me demandais bientôt quand est-ce que je pourrai jouer Moussorgsky, et en regardant ses toutes petites mains, j'avais souri, j'ai eu mon premier job de photographe au festival Wien M*dern et j'y ai rencontré Tha, G., M, Andreas, et tant d'autres, j'ai vu Lau. presque tous les jours et les liens se sont resserrés, j'ai eu ma troisième élève de piano, toute petite, qui adore improviser sur les histoires que je lui raconte, et qui porte un nom que j'aime beaucoup: Alma, j'ai aimé aussi rentrer à pied de chez elle, le supermarché bio en bas de chez elle, acheter des Rugelach à la boulangerie en traversant le quartier juif et puis le grand parc. J'ai terminé tous mes dossiers à rendre, j'ai eu une très bonne note, et il y avait aussi ce cours d'esthétique dans le bâtiment principal le jeudi matin, mon nouveau job au magasin de disques et à la maison de concert, la soirée maison en pain d'épice et Beethoven à six mains, le concert de Noël de musicologie qui s'est bien passé, une carte annuelle pour le Kunsthaus et l'expo Cartier-Bresson vue deux fois. Il y a cette sonate de Mozart à quatre mains avec G., Anouk Aimée bouleversante dans ce film de Lelouch, j'ai terminé mon Moleskine triste qui datait d'août 2010 aussi et j'ai rencontré un garçon du village voisin de mes parents qui est physicien et qui a une copine terriblement jalouse, j'ai aimé le train du retour et faire la connaissance de Cé. qui vient de Strasbourg, et la perspective que les 12 heures de trajets ne seront plus toujours solitaires, il y aura eu cette soirée dégustation-blind test chez Ta. et tous les visages, un scone à la vanille avec Lau. et beaucoup de téléphones avec Momo'n, les courbatures après le yoga et les latte amaretto en écrivant des lettres.

2012 ouvre plus de portes que jamais, peut-être un programme de piano pour préparer un concours d'entrée, des dictées mélodiques et rythmiques, des lectures à vue, des cadences et des renversements d'accords. Peut-être, mais je ne sais pas encore.

lundi 26 décembre 2011

parce que le chagrin, c'est le compromis, c'est tout ou rien

j'ai aimé son sourire évidemment, je l'ai aimé avec ses muscles, sa jeunesse belle, puissante et enfantine. J'ai aimé la chambre exigüe avec le grand lit qui occupe tout l'espace, la fenêtre large et les affiches de Picasso sur les murs, j'ai aimé comme elle met un disque de Chopin sur le tourne-disque posé sur l'armoire défraichie, j'ai aimé la robe rayée qu'elle achète avec lui et surtout j'ai aimé sa manière à lui de jouer avec la peluche et de téléphoner assis à torse nu sur le lit, et puis poser juste son chapeau sur la tête, le mélange de gravité et d'insouciance, cet homme que l'adolescence étreint encore. Et puis sa façon à elle de prendre un livre, de lire un passage, d'imiter une peinture de Renoir et de demander toujours qu'est-ce que ça veut dire.
J'ai aimé le monde ouvert dans leurs mains, leur liberté.
En fait j'ai surtout aimé leur égoïsme.

lundi 19 décembre 2011

les impros jazz à l'anniversaire de marie à l'ost-klub / du brie de meaux sur des toasts ölz / le dernier dossier donné à relire / une maison en pain d'épice et plein de visages / des lettres, des lettres, des lettres et les timbres mozart / cartier-bresson au kunsthaus avec laura et sans laura / une soirée poetryslam à l'alte schmiede / deux heures de sonate pour piano à quatre mains de mozart avec gerald / un physicien qui vient du village voisin et reparler de notre ville, nos cafés et nos professeurs du lycée / une galette des rois chez tarik parce qu'on ne voulait pas attendre le 6 janvier / un carré aux noix et miel à la boulangerie ohel moshe en rentrant de chez mon élève de piano / les jolies cartes d'audrey collées sur le mur / quatre bougies allumées sur le radiateur / la neige qui ne vient pas / le concert de noël de musicologie / un nouveau carnet moleskine / doktor faustus de thomas mann / les symphonies de beethoven à six mains / des latte amaretto / le petit déjeuner spontané au café le bol sur hoher markt avec torge / des punsch dans le hof 1 avec l'équipe du festival / une expo sur la photographie de mode / du rouge à lèvre rouge vif