mardi 5 octobre 2010

sur le seuil

Le nouveau semestre, à huit heures du matin dans une salle de l'institut de slavistique, et les dobra outra sonores de Natalia Ernestovna, les petits yeux et les joues de bébé roses au réveil, les vocables russes ânonnés sans grande conviction. D'ici la fin du semestre, nous devrons être capables de lire des poèmes de Daniil Charms, alors j'ai hâte, forcément. Plus tard, c'est un petit tour à l'institut de musicologie, les petits premières perdus et excités, les professeurs discutant avec animation, et ceux qui sont toujours à l'institut, parce que c'est notre maison, notre port d'attache. Les rires, les blagues avec les professeurs, les visages connus, après trois mois, tout ce chemin parcouru en un an. 
Il y a un an, j'avais tout juste trouvé mes 41,20m2, je ne connaissais personne, j'arrivais en silence en cours, je me cachais dans un livre pendant les pauses. J'avais écrit dans mon journal, début août 2009: "Commencer un nouveau carnet, c'est comme commencer un nouvel agenda, il y a l'excitation de toutes ces pages vierges que l'on va vivre, tout est ouvert, 240 pages de mystère". Et puis un mois plus tard: "je tombe amoureuse. d'Ilya, de l'étudiant dans la librairie du château, du voisin trop maigre avec les grands yeux doux. Je tombe amoureuse des inconnus, pour que je puisse rêver les choses et les faire entrer dans mes idéaux, pour éviter d'être déçue par la réalité. Requérant d'asile cherche refuge face à la réalité. Combien de temps encore?"
Un an plus tard, j'en suis là à nouveau. Il y a eu un progrès en boucle, les 240 pages de mystères sont vécues, et la décision de ne plus chercher à vivre d'histoires d'amour concrètes plus forte que jamais. 

2 commentaires:

  1. c'est quand même un peu triste.
    cela dit, je peux parler.

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  2. mais j'ai quand-même créé un cercle d'amis à qui je peux me confier, et ça, c'est très, très beau.

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