mercredi 12 mai 2010

le temps de vivre

Toute la nuit, les plateaux étaient si lourds, flûtes de champagne, campari soda, vodka-redbull, les entrées décorées avec des fleurs de violettes, l'assiette des trios de risotto et poisson que j'aurais aimé goûter, les coupes de desserts, les caméras de la télévision, la musique trop forte, mixer des cocktails pour la première fois, goûter un Kaiserschmarn et boire de l'alcool fort avec les autres, toujours une nouvelle création de A., les mains du chef qui tremblent, le va et vient, assiettes pleines, assiettes vides, la ruée sur les chafing dishes à trois heures du matin, avec des minuscules fourchettes à dessert, et puis les bières pendant les rangements, les rues vides de Vienne, à la recherche d'un café ouvert un mardi matin à quatre heures, décider de rentrer en citybike et S. qui oublie son mot de passe, le canal dans les premières lueurs du jour, la lune en mince croissant au-dessus de l'Urania.

A peine plus tard, il y a le cours de littérature russe, le parc traversé avec le thermos de café brûlant, quelques fraises et des Topfenbällchen dans le métro, l'écolage dans le 23ème, les piles d'assiettes en équilibre précaire, le service comme un ballet. Et puis la glace chez Tichy, le meilleur glacier de Vienne, mangée sur le Reumannplatz au soleil, quitter le métro trop tôt pour marcher encore le long du canal, les confidences le dos à la coupole en verre et les miroitement du soleil dans l'eau, et longtemps après, le hotdog au Würstelstand, avant de se quitter.

Se réveiller à cinq heures et demies le lendemain matin, faire chauffer du café et couper des fraises, et se réjouir de jouer du piano, maintenant, là tout de suite.

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