samedi 15 mai 2010

c'est ce petit coin où l'herbe ne repoussera plus

les jours passés flottent, c'est la profondeur qui leur manque, parce que tu ne veux pas creuser, tu sais qu'il n'y a rien, et ce vide, ce parfum que tes lèvres ne goûtent plus, tu voudrais l'ignorer, alors tu effleures délicatement la surface, en prenant soin de ne pas chercher la matière. Mais dans les chromatismes de Zemlinsky, tu sens à quel point tout crie vers cette profondeur, et l'autre nuit, où vous aviez un peu trop bu, il t'a pris contre lui pour te réchauffer, c'était sur la même place que la première fois, en attendant le même bus de nuit. Six mois ont coulés, six mois ont effacé peut à peu la couleur, et lorsque tu es sortie, le baiser était sur la joue. Et puis tu as appelé dans la nuit, comme si cela pouvait effacer le temps passé, comme si vous pouviez revenir aux premières étreintes.

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