mercredi 14 avril 2010

là-bas, très haut dans le ciel

tu as sauté. Oui, j'ai sauté. c'était dur, d'oser, je veux dire. Savoir que c'est juste, mais rester accroché à la falaise, regarder les ailes, savoir qu'elles peuvent porter, mais la méfiance, et si elles trahissaient. Alors il m'a poussé, une gifle, violente. Sa main dans mon visage, et tout qui devient noir. Je retiens mon souffle- je saute. J'ai sauté.

Au détour d'une rue, les escaliers descendent vers le canal, il pleut, ou plutôt non, il a plu. Toute la journée. Et puis l'herbe semble s'étirer comme après un long sommeil, et c'est vrai, tu as raison, les merles chantent plus fort après la pluie. Regarde la pointe du Stephansdom là-bas, dans l'horizon jaune comme une pêche mûre, on dirait une aquarelle de Caspar David Friedrich. Il y a des buissons emmitouflés de petites fleurs blanches comme un voile de mariée, le parfum frais et épicé de la pluie sur les arbres et la terre. Au détour d'une rue, ce sont les goûts musicaux qui s'élargissent, et la surprise de le réaliser.

Le matin, ce sont les tranches de pain que l'on compte, à midi le bol de riz est un peu moins plein, et le soir une pomme glissée dans la sacoche avant de sortir. Mais la dignité retrouvée, mais le courage de ne pas entrer dans le système, mais la liberté d'ouvrir de nouvelles portes.

J'ai sauté, et regarde!

je vole!

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