vendredi 22 janvier 2010

There's no need to argue anymore

Sur le petit sofa, il y a de gros coussins aux motifs fleuri, mon premier Márai, un gros volume sur les essais de reconstitution de la musique de l'antiquité grecque, des bics, un agenda tout gribouillé, le carnet Moleskine que je me promets à chaque fois d'ouvrir plus souvent, la sacoche en cuire de Paris, le plaid en polaire blanche, une tasse de thé bleu ciel, vide. Et puis il y a moi. C'est comme si la vie s'arrêtait au pas de la porte, avec la lumière de la cuisine. La neige est bleue. La nuit dans la rue et les fenêtres sur l'immeuble en face.
Quelques rues, mais c'est si loin. Se regarder en chien de fayence, vouloir et ne pas oser. Et cette raison, toujours, il faut être raisonnable, au moins pour lui, mais je ne veux pas. Je ne veux plus de nos examens qui sont toujours décalés, de nos journées qui se cherchent sans jamais réussir à se chevaucher. Je voudrais les draps blancs qui portent la trace de nos corps, les escaliers montés en courant, sa main le long du canal, les couchers de soleil sur Vienne, les baisers à l'opéra et les tasses bleues. Deux tasses bleues.
Dix jours. Et puis il aura un nouveau travail, et moi aussi. Il dormira le soir et moi le matin. Et nous nous effleurerons à peine entre deux tramways, encore.

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