jeudi 9 avril 2009

Hirondelle, l’hirondelle / Qu’apportes-tu au printemps ? / Hirondelle, l’hirondelle / Des plaisirs ou des tourments ?

C'est d'abord l'écharpe, puis les mailles violettes du cardigan; et on rêve d'eau transparente en chassant le vent des cheveux. L'étonnement de voir la peau fine d'hiver délicatement rosée après avoir trop lu assis en tailleur dans l'herbe, et la chemise de nuit à fleurs légères en sautillant devant la fenêtre ouverte sur le matin mollement endormi.

La vie avance, et je voudrais évoluer encore un peu avec les souvenirs. Il y avait les livres jaunis et cornés plein de vieux secrets, au soleil d'une esplanade, une vieille dame lisait Le Monde, et, sur les chaises du Luxembourg, un débat de philosophie.
Les rires à Garnier, le souffle court à Pleyel, l'évocation de Frost laisse battre le sang dans mes veines, et je me disais que j'aimais tant les regards perdus des gens qui lèvent les yeux de leur livre dans le métro. Le café crème avec un pincement au cœur, Zazou le temps d'une crêpe, les 105 marches au tapis élimé, les Nymphéas et les Tuileries dans la brume de neuf heures, un groupe de jazz manouche sur le pont des arts, les fallafels de la rue des Rosiers, et les illustrations de contes Juifs.
Boulevard St-Michel, les pieds souffrent et les livres s'empilent, la porte est bleue, plus triste que dans mes souvenirs et Delerm dans le train me rappelle que j'étais à la maison.
Rire de fatigue.

Au dessus de ma tête, s'enlacent sur un fil
deux hirondelles du printemps.

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