lundi 2 mars 2009

Le vent de l'Est souffle dans ma boîte à lait

Un long silence plus tard, les arbres ont revêtu leur voile de mariée et l'air embaume un parfum fait d'essence suave de fleurs et d'exhalation épicée d'herbe coupée.
La lettre aux milles timbres - dans l'un, une ballerine danse le finale de casse-noisette, que le pianiste, dans l'autre, accompagne sur un grand piano à queue, tandis que dehors gargouille l'eau claire d'une belle fontaine, et plus loin, hors de la ville, une cigogne cherche son déjeuner.
La lettre aux milles timbres et aux caractères exotiques et mystérieux qui font rêver.
Astrakhan - Астрахань
Une foule bariolée, des cafetans, des turbans, des barbes noires en pointe, des vieillards qui fument la pipe sur le pas de la porte, des petites vieilles aux fichus colorés qui font sécher les feuilles de tabac. Des routes poussiéreuses, des moutons, des poules et des gamins mal torchés. La silhouette orientale d'une église orthodoxe, un russe chantant et épicé.
Александр, sans le savoir, a glissé un bout des confins de la Sainte Russie dans son enveloppe blanche aux milles timbres qui font rêver.
Il m'écrit Е. Кисин, d'une manière naturelle, parce c'est comme ça qu'il a toujours écrit, parce que cet alphabet est le sien depuis toujours. Ces lettres qui contiennent à elles seules tout le caractère mystique de la langue, de la culture et de l'âme russe.

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