samedi 23 octobre 2010

pretending not to be.

Il avait détourné la tête lorsque je parlais, alors je me suis tu(é)e. J'ai pris Cervantes, je n'ai plus prêté attention au métro, à lui, et lorsqu'il s'est levé, tu viens. Non. J'ai dit non. Et je suis restée dans le métro qui filait dans la nuit. Je fais semblant d'être une grande personne, mais dans le noir, j'ai serré mon oreiller trop fort et dans le tramway le lendemain, les yeux brûlaient encore. 
Dans le bel appartement, on avait été les premiers, et puis les musiciens avaient envahi le parquet bien ciré, les bières, un chili con carne au tofu, et serrés à deux par chaise autour de la table, on fait connaissance, il y a eux, ces musiciens accomplis, et nous, les musiciens ratés. Et plus tard, on parle français longtemps, avec un québécois et une hongroise, vin rouge et spekulos, on échange les adresses et on se promet de se revoir pour un café. Dans la pièce voisine, le piano résonne, et tout y passe, Wagner, Strauss, Sinatra avec des chanteurs, et plus tard un violon virevolte en csardas endiablées, improvisées, Mozart prend des accents turcs, on rit beaucoup, mais je pourrais pleurer. Parce que je ne sais pas parler naturellement avec mon instrument, il y a toujours des partitions entre nous. Une dernière bière en imaginant de former un trio, et la nuit glaciale nous avale.
Les recettes listées, les ingrédients, et terminer un café avant d'aller faire le marché. 

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