Il faisait frais, mais l'été semblait encore possible, je refaisais ce trajet en zigzag, après plus de deux mois, le grésillement de la porte défoncée de l'immeuble, les plants de tomates qui se sont collés à la fenêtre, l'encens du Japon, le thé au gingembre au-dessus de la bougie à réchaud, la collection de CDs. Nos mots et nos gestes malhabiles, deux mois et une lettre, le permis de conduire, les répétitions au théâtre, les parents, les opérettes, les festivals, la musique de Stenhammar et Boulanger. Je reviens quand je veux avec une clé usb.
Et puis on a oublié l'été, il y avait la purée de pommes de terres maison, et un clafoutis de quetsches, les bougies sur le bureau, et 4GB de musique sur la clé, une symphonie de Franck, beaucoup de thé au cynorhodon, le trio inachevé en ré de Borodine, joué en 2005, et le concerto pour violoncelle d'Offenbach à passé deux heures du matin, couché sur le dos au milieu de la pièce, les confidences, les sourires et les disputes pour rire.
Enfin, il y avait la pluie et les chaussures rouges mouillées, Gould dans un concerto de Bach, encore 4GB, on s'embrouillait pour savoir ce que j'avais déjà, il se souvenait de tout, l'ouverture de Rienzi qu'il adore alors que je lui préfère de loin celle de Tannhäuser, et le retour en courant sur le bitume détrempé, pour accueillir ma coloc' enfin rentrée, les anecdotes et les rires jusque dans le petit matin.
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