mardi 23 février 2010

parfum de hyacinthe

Et puis j'aurai copié la partie du violon d'une sonate de Corelli, allumé le gaz sous la cafetière italienne, tiré ma raie bien sur le côté, comme pour faire une frange. J'aurai découpé un radis en fine lamelle sur ma baguette aux graines, avec le chèvre, et puis versé du lait dans la tasse bleu Henle. Plus tard, j'aurai ouvert grand la fenêtre pour le soleil, les fleurs sur le rebord, parfumant la rue, et puis je me serai assise devant le piano et j'aurai joué Schumann, j'aurai eu l'impression que les travailleurs sur la chaussée se seront arrêtés un instant pour écouter. Et puis j'aurai refermé la fenêtre, la porte aussi, je serai descendue les escaliers en sautillant, j'aurai marché jusqu'au campus et en lisant la réduction pour piano, les passages me seront revenus en mémoire, et je me serai rappelée à quel point j'aime cet opéra. J'aurai dit des bêtises devant la BU, je serai arrivée tard au travail, en enfilant mon uniforme sur les marches, et j'aurai obtenu un congé pour aller voir un spectacle. Ce soir, demain, après-demain.
Et je n'aurai [presque] pas pensé à .

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