jeudi 25 février 2010

et puis nous reviendrons

parce que je l'avais perdue de vue, parce que je lui avais brisé la nuque, d'un petit coup sec, l'un de ces gestes trop rapides, trop assurés, pour masquer les doutes, parce que j'étais partie en courant, sans jamais me retourner, parce que je savais que ce n'étais pas le bon chemin.
Se retrouver, soudain, entre deux lignes d'un mail, elle a ouvert le rideau, et je me suis retrouvée face à face, tu sais, non tu ne sais pas, tendre la main, faire quelques pas vacillants, sentir la terre sous les pieds, et puis peut-être que nous sauront marcher ensemble, même après tout ce temps, temps perdu, c'est un trou, un vide, les souvenirs sont des mots vides, il n'y avait pas d'émotion, mais peut-être, avec toi, si tu le veux bien, nous allons remettre de couleurs sur les fleurs et peindre des notes sur le chant des oiseaux.
Tu vois je ne t'ai pas oublié, non, jamais. Et aujourd'hui je suis là, devant toi, et nous lirons des poèmes ensemble, nous feront des listes, couchées sur l'herbe, nous photographierons les nuages et nous avalerons les pages avec toujours cette boule au ventre, parce qu'on arrivera jamais, on arrivera jamais à tout lire, à tout écouter, à tout voir, tout ce qu'il faut vivre encore, et tout ceux qu'il faut aimer, et tu sais, vingt ans déjà ont coulé sous nos pieds, tu n'as rien vu passer, moi non plus, mais viens, courons, rattraper le temps perdu, le temps qui passe, tu ne peux pas le rattraper, mais le temps qui reste, ne le laisse pas passer, retiens-le, aide-moi, ouvre la porte, les deux battants, pour que le temps ne nous oublie pas.

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