Beyoğlu, Istanbul. Septembre 2014. |
Il dormait profondément. Je chantait pourtant en préparant le café et en lavant la vaisselle du soir précédent. Il dormait tout habillé, avec ses chaussettes dépareillées, roulé en boule sur le canapé, son grand corps frêle et ses boucles abondantes, et l'arrête du nez si incroyablement fine, entre les yeux, si délicate qu'il me semblait pouvoir voir au travers.
Il dormait sur le sofa, la guitare à ses pieds sur le parquet foncé. Sur la table basse il y avait une plante contre les moustiques et puis son cendrier plein de mégots. C'est peut-être là que ça a commencé. J'ai voulu me souvenir de ce matin-là et je me suis approchée sans bruit avec mon Pentax. J'ai sursauté lorsque le miroir a brusquement pivoté, mais lui n'a pas bougé. Il ne sait rien encore, il a continué de dormir tout habillé sur le sofa, et moi maintenant, je croise les doigts pour que la photo ne soit pas ratée.
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