Revue AC3s, pellicule périmée |
Aux pieds de ma petite rue repose un grand jardin soigné, des marronniers sombres amputés, schwarzschattende Kastanien, la poussière des allées enlacée par le vent. Deux tours de DCA menacent les corbeaux qui croassent dans les moignons des arbres noirs, la fin d'un jour dans le brouillard de novembre ; la beauté perfide de la désolation, la solitude dans sa perfection.
Passent les jours et passent les semaines
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir, le vent d'ouest raconte ce qu'il a vu et l'herbe éternue des pâquerettes, l'herbe si fraiche, si vierge, l'herbe encore pure de nos corps qui viendront la chatouiller et étioler son voile blanc. Il m'aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie. Pas du tout, pas du tout. Des cordes relient les arbres centenaires, schwarzschattende Kastanien, et nous dansons sur les fils tissés dans l'air, nous dansons dans le couchant, eux et moi ; et toi, pas du tout, pas du tout.
Comme la vie est lente Et comme l'espérance est violente.
Je ne passe absolument plus souvent, et pourtant, c'est toujours vraiment un plaisir.
RépondreSupprimer(Trop d'adverbes.)
"Comme la vie est lente et comme l'espérance est violente." Sans doute aucun, pourtant la vie file, défile, avec ou sans nous... Mais, malgré tout, la vie est en chemin... L'espérance se doit d'être résistante.
RépondreSupprimerUn vrai plaisir de te lire, demoiselle.
Ju : probablement. Mais c'est si accessoirement nécessaire, les adverbes.
RépondreSupprimerFantine : La vie coule sous le pont Mirabeau...
A vous lire, Lavinie, je pense souvent à mes écrivains flamands préférés, à la fois dans le style et aussi dans l'expression des sentiments. J’ai toujours aimé ces phrases denses, cette écriture charnelle, baroque et sensuelle, et sentimentale aussi. Gardez-vous bien telle que vous êtes.
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