Le matin de mes vingt-six ans, je me disais qu'elle avait raison, et la vie n'est pas plus compliquée que cela. Trois mois et cinq jours plus tard, il y a trente-trois professeurs dans la salle et le grand piano tout au bout, impérieux comme un étalon noir, avec qui je galope furieusement à travers Gubaidulina, chignon blond et poignets fragiles, vous ne me croyiez pas capable de ça. Je retrouve mes bonnes manière pour une pièce de dressage en petites cabrioles baroques et laisse le piano se promener à son gré dans un mouvement lent de sonate, je vacille dans Chopin, mais cela ne fait rien puisqu'on me demandera Schubert pour la fin. Alors, le lendemain, mon nom figurera sur la liste.
La ligne d'horizon est repoussée, point de fuite hors champ, je photographie l'été doré comme un fruit mûr, mise au point petit huit couché dans l'infini.
Pièce ciselée aux rebords adoucis et précis. Serrée aux lacs de mes rêveries.
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