A cause de ce premier mai passé sur des barques à rire et sauter dans le vieux Danube, à cause de ce pique-nique improvisé au Prater, à cause des feux d'artifice regardés couché dans l'herbe du parc et des baisers sur le petit sofa devenu gris à force de soleil. A cause des marchés au puces avec T., des verres de mousseux et des bouteilles de vin, à cause des téléphones avec les professeurs de piano et des cours de solfège, à cause de Beethoven, Moussorgski, Debussy à quatre mains, à cause des fenêtres ouvertes. A cause des bières partagées au bord du canal, des paris stupides et des falafels devant l'opéra à des heures improbables, à cause des messages plein de tendresse aussi, des raviolis chinois au tofu, des parties de kubb dans un jardin à la tombée du jour, des poèmes de Benn lus à haute voix, d'un dîner avec trois italiens et des rires en explorant la cave humide comme des catacombes de l'immeuble. A cause de G. qui me dit tu organises souvent des activités.
A cause de tout cela, je crois que j'ai quitté les pages rassurantes de mes livres pour sauter dans mes 24 ans. A pieds joints, et sans avoir plus besoin d'un rouge à lèvre rouge vif pour m'affirmer.