Il avait fallu changer de place à la bibliothèque pour trouver une lampe de bureau qui fonctionne. Ce n'est pas pour la lumière que tu en as besoin. C'est pour te chauffer les mains, c'est pour le halo chaud sur tes livres, pour la sérénité dans laquelle ça te plonge et l'écran face au monde extérieur. Régulièrement tu te lèves, tu vas aux toilettes, pas parce que tu as besoin d'y aller, mais pour te rincer les mains à l'eau brûlante, longuement. Et puis tu lis ces analyses sur Proust, Wagner et Baudelaire et tu te sens bien, tu te sens chez toi. Mais il faudra malgré tout que cela ait une fin, une faim.
Alors je déroule mes écharpes et mon manteau aux gros boutons gris, je me prépare un grand bol de chocolat chaud et des tartines de pain aux noix avec de la Rougette. Je règle le thermostat sur 20° et j'allume une bougie. On est tous sur la moquette couleur d'hiver, l'assiette bleue, le bol blanc, la bougie vacillante et le pull de grosse laine marine. l'immobilité du silence, la pénombre du jour derrière les fenêtres, la rue lointaine et les respirations du radiateur. J'allais glisser les Variations Goldberg dans le lecteur, mais finalement non: le silence est si beau aujourd'hui.
Ca alors, pour ma part c'est ce que je suis entrain d'écouter, les variations Goldberg...
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