vendredi 18 juin 2021

 Parfois, au hasard de mes recherches, je pousse la porte d'un de ces lieux d'avant. Ces filles qui avaient vingt-vingt-cinq ans dans les années 2010, des amours souvent un peu bancales, qui révisaient leurs cours en buvant des thés fruits rouges-noisette, portaient des tropéziennes et essayaient de contenir leurs vies débordantes comme elles pouvaient. 

Parfois, l'une d'elle a sauté le pas et publie. Et alors ! quelle sensation folle que de tenir dans ses mains un livre qui nous raconte si parfaitement, nous, ces filles de la toute fin des années 80.

Parfois, l'un de ces lieux d'avant est encore habité, et on sait alors qu'un peu de cette fougue juvénile remue encore sous la surface lisse de cette vie en apparence bien rangée.

Ici, il y a un enfant à la crèche, un bol de fraises un peu trop mûres et un bouquet d'anniveraire jaune-voilet-blanc (je déteste les fleurs blanches). Un manuscrit à corriger, un agenda trop rempli, des élèves de piano, cet après-midi. Et un peu de cette fougue, je l'espère

4 commentaires:

  1. j'aime bien quand ces lieux d'avant redeviennent subrepticement des lieux de maintenant :)

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    1. Et moi j'aime les gens qui utilisent le mot "subrepticement". C'est un grisant à prononcer :)

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  2. ha oui ces thés là et ces errances semblables dans les rues de villes différentes, comme si le temps se dilatait au gré des émotions

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  3. J'attends avec impatience tes #apprivoiserlété :)

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