dimanche 22 décembre 2019

[ Suite au retour de Marie sur son blog, je me suis demandée si cet espace existait toujours. Et je suis tombée sur ce texte, rédigé en été 2015 et jamais publié. ]

Un autre coucher de soleil, presque huit mois plus tard et 30º de plus au thermomètre, un peu plus haut sur le Bosphore. Au téléphone, je reçois les instructions pour trouver la maison familiale, perchée sur les hauteurs d'Üsküdar. Il n'y sera pas ce soir, ce soir je serai accueillie par des gens que je ne connais pas, réfugiée chez des réfugiés. Les bras ouverts, les mots se chevauchent en arabe, en russe et bulgare, en anglais, et puis en français et en italien, famille cosmopolite, la mère prépare le thé, celle qui porte le voile me fait goûter les baklavas syriens, et puis je te montrerai les photos que j'ai prises, à Damas, en Jordanie, et ici, à Istanbul. Tamam mı? - Tamam. Il appelle, grimpe sur le toit depuis la terrasse, tu verras tout Istanbul. Je grimpe sur le toit, le Bosphore à mes pieds, le pont illuminé, la tour de Galata, les paquebots au bruit sourd. Le ciel, la nuit.